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Pourquoi le dégroupage total a-t-il raté son lancement au Maroc ?

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Le dégroupage est une technique qui consiste à “louer” une partie de l’infrastructure existante de l’opérateur historique (Maroc Télécom en l’occurrence) à un opérateur concurrent afin qu’il puisse proposer à son tour des offres de téléphonie fixe et d’internet.

L’intérêtpour l’opérateur concurrent étant de ne pas devoir redéployer tout un réseaux téléphonique dans le pays ce qui représente un investissement gigantesque.

Cette technique à fait son boum en Europe et a permis d’augmenter les débits (entre 20 et 100 Méga aujourd’hui) tout en baissant les prix.
Suite à ce succès, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a souhaité reproduire ce même phénomène au Maroc, sauf que ce qui a fait boum en Europe a plutôt fait un pchit au Maroc passant presque inaperçu.
pourquoi donc ce quasi échec d’une technologie si prometteuse ?

 

L’ANRT avait publié en 2004 une note portant sur les objectifs et évolution des télécoms dans le pays pour quatre ans (2004-2008) … suite à cela, en 2007, Maroc télécom propose pour la première fois une offre de dégroupage partiel, permettant à un opérateur tiers de fournir l’ADSL. cette offre jugée trop couteuse par la concurrence n’a suscité aucun intérêt, surtout qu’avec une telle offre, Maroc Télécom gardait le monopole de la téléphonie fixe. Or l’un des grand intérêt du dégroupage, n’est pas la fourniture d’internet en soit, mais tous les services qui viennent avec. On parle alors d’offres triple-play alliant internet, téléphonie et télévision numérique avec un seul et unique forfait.

Ce n’est qu’en juillet 2008 que Maroc Télécom propose le dégroupage total (voix + donnée), le marché était enfin ouvert pour que la concurrence puisse proposer ces offres haut débit, seulement voilà, entre temps ces derniers avaient déjà trouvé une parade : L’internet mobile avec des clés 3G !

Le marché étant très prometteurs, les opérateurs concurrent n’ont pas vu l’intérêt d’investir dans du dégroupage, ce qui a causé un deuxième accident de parcours.

Aujourd’hui la seule offre d’internet triple play qui existe sur le marché c’est la MTBox, proposée par Maroc télécom ; les offres vont de 299Dh pour du 128K à 479Dh pour du 2 Méga. Payer 479Dh pour du deux Méga, personnellement je trouve ça trop cher, plus cher que le marché européens ! En France par exemple, pour 29€/mois on propose des offres triple plays allant jusqu’a 100 Méga avec la téléphonie fixe illimité et la télé numérique.

Vous l’avez bien compris, le dégroupage total peine à décoller dans notre pays, malgré tout, c’est une technologie qui s’avèrera indispensable pour le développement économique du pays, notamment le e-commerce et les services en ligne.

Nous pouvons constater que ces ratés sont dues essentiellement à un mauvais timing de lancement (trop tardif) mais aussi au manque de communication autour de cette technologie, essayez de trouver des informations à propos du dégroupage au Maroc ; vous serez surpris du manque voir l’inexistence de données précises.

Pour finir sur une note positive, l’ANRT a pris comme objectif – dans le cadre du plan Maroc numérique 2013 – : l’amélioration des services, la baisse des tarifs et l’augmentation des débits. Ces objectifs remplis, le marché du numérique de 2013 au Maroc pourra s’évaluer à plus de 40 milliards de DH de chiffre d’affaire. Les opérateurs ont donc tout intéret à contribuer à ce que cela se réalise, d’autant plus que la plus grosse part du chiffre à se faire dans les prochaines années ne se fera pas sur les offres internet en elles-mêmes mais sur tous les services autour. donc plus il y a d’abonnés, et plus il y ‘aura de consommateurs potentiel de ces services.

Espérons donc que cette fois les leçons seront tirées des précédents échecs afin que l’on puisse enfin disposer d’offres numériques à la hauteur des attentes du client Marocain, qui est parmi les plus gros consommateur de technologies nouvelles dans tous les pays d’Afrique et du moyen orient.